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Carnet de lectures
Par Min-Jee Le Roux, 2nde A
tous les mêmes
Artiste : Stromae
Album : racine carrée
Date de sortie : 2013
Genre : chanson de Pop, hip-hop, rap
Durée : 3mins33s
Stromae_-_Tous_Les_Memes_Clip_Officiel.mArtist Name
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Mes impressions personnelles
Parce que plusieurs de ses chansons apportent un message significatif Stromae est un artiste que j'apprécie grandement. En effet, dans "Carmen", il nous met en garde contre l'addiction aux réseaux sociaux, "Formidable" illustre la vie telle qu'elle est du point de vue d'un sans-abri tandis que "Papaoutai" évoque l'abandon d'un fils par son père etc. Je pense ainsi qu'il a le don de transformer des sujets tristes, mélancoliques en une chanson joyeuse, pleine d'entrain et inversement. Ses plus grands succès sont d'ailleurs les chansons qui parlent de sujets si pessimistes. Mais ces thèmes abordés sont réalistes, et reflètent des événements récurrents.
Ainsi, Stromae parle souvent des problèmes liés à l'alcoolisme, les peines de coeur, l'intolérance, l'oppression, la solitude et le manque. Et c'est cela que j'admire beaucoup chez lui ; c'est ce côté réaliste et franc qui me donne envie de prêter attention aux paroles. En plus de cela, la musique est énergétique, loin de paraître lassante et dépressive.
Pour "tous les mêmes", ce qui m'a surtout plu, c'était le clip YouTube (ci-joint). Les paroles contant les problèmes rencontrés entre les deux sexes sous la pression des préjugés et des clichés, Stromae a ainsi eu l'idée de représenter cela en jouant un double rôle : d'un côté un homme aux cheveux courts et de l'autre une femme maquillée avec un chignon bas.
L'album "racine carrée" de Stromae
(2013)
Un lien avec les ACTUALITÉS
Quelles sont les actualités ?
Selon le gouvernement, il y aurait 5 fois plus de signalements de violences conjugales entre couples - et d'après les statistiques, 1 couple sur 10 se séparera à la fin du confinement. Effectivement, le confinement complique surtout la communication qui est justement la clé de la réussite lorsqu'on vit à deux. Les difficultés rencontrées auparavant par un couple sont ainsi accentuées pendant ce long confinement. Cela s'explique par la réduction de l'espace vital de chacun - en effet, dans un couple, le besoin d'aller se ventiler est primordial pour assurer une relation saine. Il faut se permettre l'un à l'autre d'aller se promener, prendre l'air, sortir pendant quelques heures etc. . Mais cela n'est plus possible avec le confinement, causant ainsi une augmentation de querelles entre deux partenaires. Souvent même, les insultes pleuvent, que ce soit dans un appartement ou dans une maison, et les enfants sont alors mêlés aux disputes des parents. "Les conditions de vie imposées par le confinement ont créé un niveau d'anxiété, de stress, de trouble du sommeil ou de tension au sein du foyer (enfants, tâches ménagères, perte d'emploi…), pouvant également avoir un impact négatif sur la libido des Français" rapporte l'Ifop (Institut Français d'Opinion Publique).
Aux Etats-Unis, un nouveau terme a vu le jour : "zumping", une contraction entre la plateforme visio Zoom et le mot "dumping", "larguer" en anglais. Les couples à distance commencent actuellement à se larguer sur les réseaux sociaux, que ce soit par Zoom, Twitter, Skype ou même Messenger (Facebook).
Le lien
On peut ainsi établir une relation entre les paroles de la chanson et les actualités : les malentendus, les querelles et les difficultés rencontrées dans les couples. Dans "tous les mêmes", ces problèmes sont causés par les clichés et les préjugés établis. Dans notre quotidien, l'effet du confinement les renforce.
"tous les mêmes" par Stromae
Vous les hommes êtes tous les mêmes
Macho mais cheap, bande de mauviettes infidèles
Si prévisibles, non je ne suis pas certaine
Que tu m'mérites, vous avez d'la chance qu'on vous aime
Dis-moi merci
[refrain]
Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous au prochain règlement
Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous sûrement aux prochaines règles
Cette fois c'était la dernière
Tu peux croire que c'est qu'une crise
Mate une dernière fois mon derrière
Il est à côté de mes valises
Tu diras au revoir à ta mère
Elle qui t'idéalise
Tu n'vois même pas tout c'que tu perds
Avec une autre ce serait pire
Quoi toi aussi tu veux finir maintenant?
C'est l'monde à l'envers
Moi je l'disais pour t'faire réagir, seulement
Toi t'y pensais
[refrain]
Facile à dire, je suis gnangnan
Et que j'aime trop les bla bla bla
Mais non non non, c'est important
Ce que t'appelles les ragnagnas
Tu sais la vie c'est des enfants
Mais comme toujours c'est pas l'bon moment
Ah oui pour les faire, là tu es présent
Mais pour les élever y aura des absents
Lorsque je n'serai plus belle
Ou du moins au naturel
Arrête je sais que tu mens
Il n'y a que Kate Moss qui est éternelle
Moche ou belle? C'est jamais bon!
Bête ou belle? C'est jamais bon!
Belle ou moi? C'est jamais bon!
Moi ou elle? C'est jamais bon!
[refrain]
Tous les mêmes, tous les mêmes, tous les mêmes et y en a marre
Tous les mêmes, tous les mêmes, tous les mêmes et y en a marre
Tous les mêmes, tous les mêmes, tous les mêmes et y en a marre
Tous les mêmes, tous les mêmes, tous les mêmes
Analyse des paroles
Dès les premières paroles, l'homme est qualifié de mauviette (qui est probable ou attendu), d'infidèle (qui n'est pas loyal, qui pratique l'adultère) et de prévisible (personne sans courage). L'emploi du "vous" dès le premier vers nous indique que ce premier couplet est un dialogue prononcé par une femme ; en plus de cela elle se qualifie d'"incertaine", au féminin. Elle s'adresse ainsi au sexe opposé et généralise tous les hommes en s'appuyant sur le "vous" et le "tous" dans "vous les hommes êtes tous les mêmes". Dans ce premier couplet, Stromae dénonce alors toutes les petites phrases stéréotypées dites par les filles et que beaucoup d'hommes entendent lors d'une dispute : "vous les hommes êtes tous les mêmes" v.1 ; "bande de mauviettes infidèles si prévisibles" v.2-3 ; "je ne suis pas certaine que tu me mérites" v.3-4
"Rendez-vous au prochain règlement" v.6 ; "rendez-vous sûrement aux prochaines règles" v.7 : ici, c'est l'homme qui parle. La réplique clichée d'un homme lorsqu'une femme est énervée ("t'as tes règles ?") est ainsi soulignée dans le refrain. "rendez-vous aux prochaines règles" v.7 : à travers ces mots, Stromae veut dire que la prochaine querelle sera sûrement lors des prochaines menstruations de la partenaire.
"Cette fois, c'était la dernière" v. 8 laisse supposer que ce n'est pas la première fois que le couple est en désaccord.
"Matte une dernière fois mon derrière, il est à côté de mes valises" v.10-11 : ici, la femme déclare à son compagnon qu'elle s'en va et lui dit ainsi "regarde-moi une dernière fois avant que je m'en ailles".
"Tu diras au revoir à ta mère, elle qui t'idéalise" v. 12-13 : les conflits entre la belle-mère et la belle-fille...
"Quoi toi aussi tu veux finir maintenant ? C'est le monde à l'envers ; moi je disais pour te faire réagir seulement... toi t'y pensais" v.16-19 : ici, le paradoxe (association de deux idées contradictoires) de certains raisonnements féminins est mis en avant. La fille voulait uniquement provoquer, faire réagir son partenaire mais ce dernier prend sa réplique au premier degré et de ce pas, souhaite la quitter.
"Facile à dire je suis gnangnan et que j'aime trop les bla bla bla" v.22-23 : souvent, l'homme ne comprend pas ce que veut dire la femme derrière ses "bla bla bla". D'ailleurs, les termes "gnangnan" et "bla bla bla" sont employés par la femme pour montrer que son homme ne retient jamais rien de ce qu'elle dit : ni ce qu'elle est ("je suis gnangnan"), ni ce qu'elle aime ("j'aime trop les bla bla bla"). Par là, elle veut dire que l'homme ne lui prête pas assez d'attention (cause typique des conflits entre couples) et cela se confirme dans les vers suivants : "Mais non, non, non, c'est important, ce que t'appelles les ragnagnas" v.24-25
Un autre élément cliché qui déclenche souvent des malentendus dans la vie de couple - les enfants : "Ah oui, pour les faire là tu es présent mais pour les élever y aura des absents" v.28-29. La dispute stéréotypique se déroule ainsi : la femme tombe enceinte contre son gré mais refuse de se faire avorter ; contre toute attente, le père refuse de l'aider à élever l'enfant - qui est d'ailleurs le sien également - d'où les paroles. (référence aussi à "Papaoutai" de Stromae qui parle de l'abandon d'un enfant par son père, d'où le titre, "Papa, où t'es ?")
Le dernier couplet est une série d'adjectifs qui, sans forcément avoir un sens antonyme au terme "belle", ont toutefois un sens péjoratif, presque opposé (le mot "ou" nous montre bien que c'est soit l'un, soit l'autre) : "Moche ou belle ?" v.34 ; "bête ou belle ?" v.35 ; "belle ou moi ?" v.36. Ici, la femme en a marre parce que dans tous les cas de figure, "c'est jamais bon !". Stromae met en avant la pression subie par beaucoup de femmes quant à devenir la "femme parfaite" pour leur homme - elles se tracassent en permanence et font attention à leur aspect physique (pour ne pas être moches ou grosses) et à leur culture générale (pour ne pas avoir l'air idiotes). Mais dans "belle ou moi", on retrouve le conflit intérieur qui démange beaucoup de filles : elles doivent choisir entre être belles OU être elles-mêmes. Le "ou" souligne bien qu'elles ne peuvent pas être les deux, du moins pas si elles veulent plaire aux garçons.
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